Lundi dernier, j’ai passé l’après-midi à rattraper mes « corvées » ménagères que je n’ai pas eu le temps de faire le week-end. Pas eu le temps car j’ai été prise samedi / dimanche à être en famille et à sortir avec des amies au théâtre. En gros, j’ai profité de mon week-end comme le font un tas de monde arrivé en fin de semaine. Pour beaucoup, le week-end est attendu avec impatience car il est synonyme de repos et de détente – on se récompense d’avoir travaillé dur toute la semaine.
Sauf que voilà ! Ce qui n’avait pas été fait à la maison ben, lundi matin, n’était toujours pas fait (logique !). J’ai donc dû, de ce fait, réorganiser mon emploi du temps habituel pour y intégrer toutes ces heures de ménage et de repassage non réalisées… Plusieurs heures à rattraper et surtout, à rattraper sur Mon temps de travail ! Mais de quel travail je parle au fait ? De celui que je réalise pour mon small business ou de celui que je réalise à la maison ? Quoi qu’il en soit, aux yeux de pas mal de personnes, tout cela est bien invisible. Car je travaille à mon compte depuis mon domicile, je devrais (que l’on me le dise ou pas, c’est ainsi) avoir « du temps » moi, pour gérer ma maison (comme j’y suis toute la journée). Hum… Attention, je ne me plains pas. Je fais seulement le constat malheureux que je travaille en fin de compte dans un domaine non encore reconnu, celui de l’Invisible… A la fois, pour décrocher des contrats/des missions et ainsi remplir mon compte en banque = ça ne se voit pas puisque je ne rentre pas tard le soir et que l’argent gagné part directement dans les factures courantes. Et à la fois, pour m’occuper de mon intérieur, ranger, nettoyer, repasser = ça ne se voit pas tant que cela est fait. Tout est en ordre, quoi ! C’est donc en cela que je passe mes journées, à faire de l’INVISIBLE ! Ce qui est ennuyeux dans cet « invisible », c’est que ça ne va pas dans les 2 sens… Fait et pas fait c’est pas le même combat ☹ Le jour où je ne travaille pas : le travail, les mails s’accumulent = je suis vite débordée. Également, le jour où je ne fais pas mes tâches ménagères = le panier à linge sale déborde, les armoires se vident, tout comme le frigo. Et là, ben… ça se voit !!! Voilà comment je peux résumer ma situation. Alors, faute de trouver pour le moment une solution viable pour remédier à cette situation, je me suis plutôt penchée sur le pourquoi d’une telle situation ? Et c’est exactement dans ce contexte que j’ai dévoré le livre de Titiou Lecoq - « Libérées » ! J’y ai trouvé beaucoup d’éléments de réponses sur le « pourquoi du comment » de cette affaire de « l’invisible ». L’auteure pose le constat accablant que nous vivons encore, de nos jours, dans une grande inégalité sociétale vis à vis des hommes. Au fur et à mesure des chapitres, elle nous représente très bien le quotidien de milliers de femmes (voire des millions à travers le monde, pas uniquement en France mais dans tous les pays « développés ») et des mères de famille qui subissent. Comme le résume très bien la couverture du livre : Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale. C’est exactement ce que je vis moi !!! Mais plus largement, elle pose la question fondamentale du rôle de la femme – de la mère de famille dans notre société. Malgré les nombreux combats menés depuis des siècles ET gagnés, il n’en est pas moins que la guerre des sexes est loin d’être terminée ! D’un ton tranchant mais juste, elle nous emmène vers les bases de notre société – celle qui nous a formaté depuis notre naissance. Celle qui a formaté 3-4 générations de femmes avant nous, au commencement de la création de la parfaite ménagère…. C’est bien de cela qui est pointé du doigt : ce qui fait qu’aujourd’hui, c’est nous qui ramassons les chaussettes sales. Et ce, au propre comme au figuré ! Que nous soyons conscientes ou non, nous les femmes, à accepter notre condition. Elle sait nous emmener vers des pistes de réflexions intéressantes. En fait, Il ne tient à nous de dénouer les liens de notre héritage féminin. Nous sommes libres de nos pensées, de nos choix et donc, de nos actes. Normalement, nous avons désormais accès aux mêmes études, aux mêmes connaissances, aux mêmes savoirs et aux mêmes (allez, j’ose l’écrire) droits ! Femme = Homme, fille = garçon. Alors, pourquoi ai-je l’impression que les femmes s’épuisent-elles plus que les hommes ? Pourquoi ai-je l’impression d’avoir à lutter en permanence pour parvenir à cocher ma liste quotidienne des choses à faire ? Ne serait-ce pas nous condamner nous-même à l’échec à force de vouloir se conformer à tout prix aux normes d’un système fondamentalement patriarcal ? Les hommes s’épanouissent en dehors du foyer tandis que les femmes devraient l’être à l’intérieur. Nous avons bien sûr le droit de travailler à l’extérieur mais, nous gardons toute la gestion du foyer de façon « bénévole », sans aucune compensation de quelque sorte que ce soit… Mais après tout, devons-nous réellement faire des choix ? Le choix d’avoir un boulot, une famille, une vie sociale reconnue ? Est-ce si grave de laisser courir les choses parfois ? Pouvons-nous envisager un autre modèle féminin ou en créer un propre à chacun ? Alors, c’est sûr que je n’ai pas trouvé toutes mes réponses dans ce livre. En revanche, il m’a permis de reformuler mes interrogations et de voir les choses sous un autre angle. Celui de mener mon propre combat et de lutter à ma manière pour déconstruire le statut de la femme que je devrais être plutôt que celle que j’aurais choisi d’être finalement. Et toi ? Quel est ton combat et quelles sont les sources d’inspiration qui t’aident à le mener ? A très vite ! Darine
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