Il y a 3 jours, une amie entrepreneure m'a mise au défi de (re)publier un texte - un message - un écrit.
Ecrire mes pensées, mes ressentiments du moment. Juste comme ça. Sans vraiment y chercher de sens, ni de me justifier de rien. Simplement écrire. Car après tout c'est bien ma zone de génie : écrire. Je me suis décentrée de cela depuis des mois et je me rends compte que c'est pas bon pour moi. Je ne sais pas pourquoi mais je fait de gros efforts pour diviser en 2 parties distinctes ma tête et mon cœur. Je force ma tête à élaborer toutes sortes de stratégies pour tenter de cacher mes réelles envies qui me viennent de mon cœur. Un petit retour en arrière pour comprendre ce que je raconte ici. Je suis entrepreneure depuis quelques années désormais. J'ai fait ce choix difficile de quitter le monde professionnel que j'avais toujours connu - celui du salariat. Un monde sur lequel il y a tellement à raconter… L'histoire de ma vie d'avant mes 30 ans, me soumettant aux nombreux diktats de cette société dans laquelle nous évoluons. Et il y a aussi l'histoire d'après mes 30 ans, celle où je décide de ne plus subir cette vie professionnelle, décidant de mener mes propres actions. Un quotidien d'entrepreneure active donc qui recèle de nombreuses facettes bien cachées pour le plus grand nombre. Des aléas permanents qui me poussent dans mes retranchements, qui m'obligent à sortir de mes sentiers battus et qui, dans la majorité des cas, me font perdre. Perdre de l'argent, perdre de mon estime, perdre de ma légitimité, perdre de ma bonne humeur parfois même arfff…. Loin des belles images des réseaux sociaux faisant apparaître des tas d'indépendants vivant dans de splendides villas, voyageant à travers le monde, dînant tous les jours aux restaurants, arborant fièrement des produits géniaux ou des selfies hyper shootées "l'air de rien" (genre j'ai créé ça en 1 heure c'est magnifique ou je me lève tous les matins en mode tellement happy de ma merveilleuse vie :/) Combien de fois êtes-vous tombé sur des posts de ceux-là même qui vantent tous les mérites et les plus grandes vertus d'être à son compte? Ils nous racontent également que si vous ne réussissez pas c'est uniquement parce que vous vous trouvez tout un tas d'excuses bidons et qu'il suffirait "juste" de suivre les grands préceptes du marketing digital. La toute puissante de cet ère du numérique où l'on doit suivre méticuleusement tous les codes du "paraître".... Parce que "eux" ils ont trouvé la solution magique et que c'est trop simple, il suffit de les suivre ! Et me concernant, en bon petit mouton je faisais comme ça. J'élaborais des stratégies rocambolesques dictées par ma petite tête pour paraître "bien", genre la parfaite working girl, la super mère de famille, la merveilleuse amie/confidente qui va toujours de l'avant etc... N'importe quoi mouahahaha !!!! Mais en fait, tout ça, ça m'énerve ! Oui ça m'énerve. Ah j'allais oublier, il y a aussi tout un florilège de "coach" du bien être qui prônent le vivre "mieux" et que lorsqu'on est énervé il faut se demander pourquoi et rectifier le tir, blablabla. Rectifier le tir pour tout en fait, quand on s'énerve, quand on est perdue, quand on est triste, quand on est nostalgique etc etc... Pouah! Mais moi j'ai pas toujours envie de chercher à comprendre ce qui m'énerve ou ce qui me rend triste. Moi j'ai juste envie d'aller me planquer au fond de mon placard et d'attendre la saint glinglin avec de bons gros bouquins et une énorme couette. Ok ça ne résout rien du tout d'attendre le déluge mais c'est quand même vachement plus simple ! ah ah Bon en attendant, rien ne se passe. Les factures s'accumulent, les dettes se creusent, les doutes s'installent, la nostalgie nous prend aux tripes. C'est ce qui se passe pour moi en ce moment. Chaque jour suffit à sa peine comme on dit. Ou bien un jour après l'autre. Il y a énormément d'avantages d'être à son compte, c'est mon choix et je l'assume pleinement. Mais il existe une autre facette du métier très dark et d'une violence particulière que les réseaux passent sous silence. C'est totalement flippant en réalité : le manque d'argent, le stress, l'angoisse, la solitude. On vit bien souvent avec des idées noires qui nous bouffent notre quotidien (eh ouais pas joli joli tout ça...). Alors j'ai décidé d'accepter le défi que mon amie m'a faite et de me mettre à raconter ma vie. Réellement de ce qui me vient du cœur - juste parce que ça me fait plaisir d'écrire et de raconter. Comme ça. Quand bien même je sois lue ou pas (merci si vous êtes toujours là). Je me pose et j'écris. J'ai tellement de choses à raconter sur ce qui se passe dans mon environnement. Car je ne pense pas qu'il y a ceux qui réussissent et ceux qui ne réussissent pas. Mais je pense qu'il y a ceux qui mentent et ceux qui disent la vérité (même si malheureusement je sais désormais qu'il faut mentir pour faire fortune). La vérité que chaque jour est une vraie lutte pour survivre dans cette jungle. Et que NON, c'est pas parce qu'on travaille de chez soi qu'on fout rien (le mythe de la semaine de 4h quelle connerie…) Et que NON, c'est pas facile de supporter d'être son propre patron (au moins avec un chef, on peut s'en prendre à quelqu'un - think about that) Et que OUI, c'est plus difficile pour une femme de prendre sa place dans ce monde 2.0 (vous connaissez plus de femmes ou d'hommes qui montent leur business?) Et que OUI, c'est inconfortable de subir les regards et les jugements que les "autres" portent sur notre situation (pauvre petite chose que je suis, je n'ai pas de "métier" alors je n'ai pas de vraie vie sociale, euh…) Dans ma vie quoi qu'il en soit, il n'y a pas de frontière entre mon moi - patronne, mon moi - mère de famille et mon moi - femme tout court. Tout s'entremêle constamment et mon travail est considérable. Darine
0 Commentaires
Laisser une réponse. |
Archives
Octobre 2019
Catégories |